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A consulter : Le Nouvel
Observateur
n°2099, 27 janvier-2 février 2005
France : les inégalités
entre femmes et hommes subsistent dans l'emploi, le salaire et
l'éducation, selon l'INSEE (Le Quotidien du Peuple)
- Les inégalités
entre femmes et hommes subsistent en France, dans les domaines de
l'emploi, des salaires, de l'éducation, de la
hiérarchie professionnelle, de la vie politique, selon une
étude de l'Institut national de la statistique et des
études économiques (INSEE) publiée vendredi.
Le premier constat est que le taux de chômage est plus
élevé et le temps partiel plus fréquent chez
les femmes. "En 2001, 10,6 millions de femmes ont un emploi et 1,3
million sont au chômage. Leur taux de chômage est de
10,7% contre 7,1% pour les hommes", relève l'INSEE. En
outre, 8,5% des femmes occupent un emploi à temps partiel
alors qu'elles souhaiteraient travailler davantage, contre
seulement 2% des hommes", indique l'INSEE et d'ajouter qu'"un
tiers des emplois occupés par les femmes sont à
temps partiel". 'INSEE note par ailleurs que selon un rapport du
Conseil d'analyse économique sur l'égalité
femmes/hommes, "le fait pour une femme d'avoir des enfants est
corrélé avec un taux de chômage plus
élevé, toutes choses étant égales par
ailleurs": quand elles ont un ou deux enfants, leur
probabilité d'être au chômage augmente; elle
s'accroît avec trois enfants ou plus. Lautre
inégalité est celle des salaires. "Dans le secteur
privé et semi-public, en 2000, le salaire net moyen des
femmes travaillant à temps complet est égal à
82 % de celui perçu par les hommes", poursuit l'INSEE,
selon laquelle l'écart "s'explique en partie par des
différences de qualification". Plus les salaires sont
élevés, plus les écarts entre hommes et
femmes s'accroissent", selon l'INSEE. Par ailleurs, "le salaire
médian féminin est de 12,4% inférieur au
salaire médian des hommes ". La tendance selon laquelle les
femmes sont moins nombreuses à accéder aux plus
hautes strates des hérarchies professionnelles se
résorbe peu à peu, indique l'INSEE. "Dans les
entreprises du secteur privé, en 2001, les femmes
représentent 24% de 'encadrement, contre 19% il y 10 ans",
tandis que dans la fonction publique, "les femmes aux postes de
direction sont 14%, contre 9% il y a 10 ans". Avant
l'entrée dans la vie active, les "taux de scolarisation
au-delà de l'âge de l'enseignement obligatoire sont
plus élevés pour les filles que pour les
arçons". A la rentrée 2000, à 18 ans, 83% des
filles étaient scolarisées, contre 78% des
garçons. ans l'enseignement supérieur, les filles
sont plus nombreuses que les garçons, grâce à
un taux de réussite au bac plus élevé: 82%
contre 77%.
L'égalité entre les
hommes et les femmes (le Pélerin)
- Le 8 mars 2004 – A l'occasion de
la journée de la femme le 8 mars, TNS Sofres a
réalisé pour le magazine Pèlerin une
étude sur l'égalité hommes - femmes les 10 et
11 février 2004 auprès d'un échantillon
national de 1000 personnes représentatif de l'ensemble de
la population âgée de 18 ans et plus,
interrogées en face-à-face à leur domicile
selon la méthode des quotas. Pour 69 % des Français,
l'égalité hommes - femmes n'est pas atteinte La
grande majorité des Français (69%) - hommes et
femmes confondus - considère qu'il y a encore beaucoup de
choses à faire en matière d'égalité
entre les sexes. Les générations les plus jeunes
sont toutefois plus optimistes : 40 % des 18-24 déclarent
que l'égalité est à peu près atteinte.
Les ouvriers constituent la catégorie où le
sentiment d'égalité hommes - femmes est le plus
élevé (37% considèrent qu'elle est à
peu près atteinte). A contrario, le sentiment
d'inégalité le plus élevé se situe
chez les cadres et professions intellectuelles (22% seulement
considèrent que l'égalité est à peu
près atteinte) ; il est vrai que parmi les 5000
premières entreprises françaises, seuls 7% des
cadres dirigeants sont des femmes. La préférence
partisane ne révèle pas de véritable clivage,
mis à part pour les électeurs FN qui se montrent
très partagés : 50% déclarent que
l'égalité est à peu près atteinte et
50% qu'il y a encore beaucoup de choses à faire.
-
- Les mesures à
prendre
Invités ensuite à
préciser ce qu'il faudrait faire en priorité pour
améliorer l'égalité entre les hommes et les
femmes, les Français mettent très largement en
tête le réajustement des rémunérations.
72% des personnes interrogées répondent qu'il faudrait
prioritairement " promouvoir l'égalité des salaires
hommes / femmes à qualification identique ".
Considérant qu'à qualification, compétence,
ancienneté et hiérarchie équivalentes, la
différence de rémunération entre les hommes et
les femmes en France est encore de 25%, cette attente des personnes
interrogées paraît plutôt ancrée dans la
réalité. " Favoriser l'accès des femmes aux
postes de responsabilité dans les entreprises " arrive au
second rang des mesure à prendre (48%), " Augmenter le nombre
de places en crèche pour les enfants de moins de 3 ans " au
troisième (40%). Seulement 25% des personnes
interrogées lors de notre étude estiment qu'il faut "
Prendre des mesures pour permettre aux pères de mieux
s'impliquer dans la vie familiale ". Pourtant, selon une
enquête de l'Insee, les femmes assument 80% du travail
ménager et le temps consacré aux enfants par les
pères de famille est deux fois inférieur à celui
des mères. Notons enfin que la lutte contre " une image
sexiste de la femme dans la publicité " arrive au
septième et dernier rang avec un taux de 24%. Bien que
l'égalité hommes - femmes soit aujourd'hui reconnue
dans les textes, l'opinion ne manque pas de souligner les
disparités qui subsistent.
FEMMES, TRAVAIL ET POUVOIRS PUBLICS
(France5)
- Article publié par
Corinne Dillenseger, actualisé le 1 septembre
2004
-
- Loi Roudy (1983), loi
Génisson (2001), guide des droits des femmes, charte de
l'égalité, label Egalité..., les
gouvernements successifs multiplient les initiatives en
matière d'égalité professionnelle entre les
femmes et les hommes. Il reste à voir si ces discours
s'appliquent sur le terrain. Dans les faits. Les femmes
représentent près de 46% de la population active.
80% sont âgées de 25 à 49 ans. Elles gagnent
environ 25% de moins que les hommes. En tête des secteurs
les plus féminisés : les services administratifs,
les services aux personnes, aux entreprises et aux
collectivités. Les femmes se montrent plus discrètes
dans l'industrie automobile, le BTP, l'ingénierie
informatique ou la recherche scientifique. Elles font
défaut au sommet des pyramides : 30% occupent des postes de
direction (alors qu'elles constituent 55% des
diplômés), 3% sont "pédégères"
à la tête d'entreprises de plus de 500
salariés. Elles sont sous-représentées dans
les organes décisionnels des grandes sociétés
(5%), dans la haute fonction publique (14%) et les syndicats. 80%
des smicards sont des femmes et le taux de chômage des
femmes est de deux points supérieur à celui des
hommes (premier trimestre 2003).
-
- Une urgence économique.
-
- Dans la perspective des
départs en retraite massifs à l'horizon
- 2006, les entreprises cherchent
à élargir leur recrutement vers les femmes. Certains
patrons tentent de les attirer par un arsenal de mesures : temps
de travail flexible, aménagements des postes,
crèches internes, accords sur l'égalité
professionnelle... Parmi les entreprises les plus exemplaires
figurent Renault, Thalès, Crédit Lyonnais et le
groupe PSA. L'exemple de EADS et de PSA. Le groupe
aéronautique EADS a signé le 22 juin 2004 un accord
sur "l'égalité et la mixité professionnelle".
Parmi les objectifs, le texte prévoit de recruter plus de
femmes (un minimum de 20% tous les ans !), de féminiser
davantage les métiers dans certaines filières, de
corriger les disparités dans les évolutions
professionnelles hommes-femmes. Le bilan de l'application de cet
accord est prévu fin 2006. Quelques mois plus tôt, en
novembre 2003, le groupe automobile PSA a également
signé un accord d'une durée de trois ans sur
"l'égalité professionnelle hommes-femmes"
prévoyant de "renforcer la politique de féminisation
des recrutements (...), de garantir des niveaux de salaires
équivalents et de favoriser des parcours professionnels
identiques entre les hommes et les femmes". Le groupe compte
également mettre en place des "services de
proximité" pour mieux concilier vies personnelle, familiale
et professionnelle.
-
- Les principaux engagement des
pouvoirs publics :
-
- La loi Roudy de 1983 permet aux
entreprises de passer des "plans d'égalité
professionnelle" bilatéraux avec l'Etat qui soutient
financièrement les actions les plus exemplaires en la
matière. La loi du 9 mai 2001 sur l'égalité
professionnelle oblige les entreprises à publier des
chiffres sur la situation des femmes : le type de poste
occupé, les contrats, le nombre d'embauches.... Ils
permettront par exemple de connaître le niveau d'emploi
occupé par les femmes et les hommes, et comment sont
affectées les promotions ou les formations.Une "charte de
l'égalité entre hommes et femmes " a
été signée le 8 mars 2004 par des
ministères, des partenaires sociaux, des associations
d'élus et des réseaux associatifs. Objectif : faire
progresser l'égalité professionnelle, la
parité politique, l'accès des femmes aux
responsabilités, la lutte contre les violences dont les
femmes font l'objet, l'égalité entre les hommes et
les femmes. Au total, les signataires s'engagent sur 300 mesures
d'ici 2007. L'accord national interprofessionnel relatif à
la mixité et à l'égalité
professionnelle (format pdf) du 7 avril 2004 a été
conçu entre autre pour réduire les
inégalités salariales entre les hommes et les
femmes, permettre d'améliorer l'accès des femmes
à la formation professionnelle, faire en sorte que la
maternité ou la parentalité ne freine pas les
évolutoins de carrière.Le label Egalité
(format pdf) vise à récompenser les entreprises,
associations et administrations, exemplaires en matière
d'égalité professionnelle. Pour obtenir ce label,
elles devront remplir une liste de 18 critères prouvant
leur engagement en matière de formation, de revenus, de
postes, d'aménagement d'horaires... En retour, leur bonne
conduite sera visible par l'intermédiaire d'un logo qui
sera apposé sur leurs produits ou services. Le dossier de
candidature peut être retirer auprès de l'Afaq
à partir du 15 septembre 2004.
-
- Pour en savoir plus
:
-
- Parité et de
Egalité Professionnelle
- Ce site ministériel
consacré aux femmes répertorie les moyens mis en
oeuvre pour faire avancer l'égalité (rubrique
"L'égalité en marche ")
-
- Les femmes et l'emploi
- L'institut de sondage TNS Sofres
a mesuré les discriminations dont sont victimes les femmes
sur l'embauche, la promotion, la formation et la
rémunération. Il en ressort que si les femmes
obtiennent moins, c'est parce qu'elles demandent moins, estimant
qu'une "demande ne sert à rien". Instructif !
-
- L'Observatoire de
l'inégalité
- Cet organisme indépendant
de toute entreprise, institution ou parti politique, publie des
analyses, des articles et des enquêtes très
détaillées sur les inégalités
hommes-femmes. Le ton est incisif et critique.
Egalité hommes/ femmes : parvenir
à une égalité professionnelle de fait (site du
gouvernement français)
Alors que le chômage continue
de toucher plus fortement les femmes - fin 2003, 11,4% des femmes
actives, contre 9,3% des hommes, selon l'INSEE, la ministre de la
Parité et de l'Egalité professionnelle a
présenté mercredi 2 juin en Conseil des ministres un
plan de mobilisation pour l'emploi féminin. Ce plan s'articule
autour de trois mesures essentielles. Conduire une véritable
offensive en termes de formation Il convient de développer la
prise en compte de l'égalité entre les hommes et les
femmes à l'occasion de la formation initiale dans les
écoles mais aussi pour l'accès à l'apprentissage
et à la formation professionnelle. Le plan prévoit de
proposer aux partenaires sociaux : la prise en charge des
dépenses pour frais de garde. Celle-ci serait
conditionnée à une action de formation ; la non prise
en compte de la période de suspension du congé parental
pour accéder au droit individuel à la formation. Une
table ronde avec les principaux organismes paritaires collecteurs
agréés et les branches sera prochainement
organisée pour réfléchir aux modalités de
mise en oeuvre d'un plan destiné à promouvoir la
formation des jeunes. Par ailleurs, la conception d'un module
d'ingénierie familiale, qui pourrait être
intégré dans de nombreux titres homologués,
permettrait aux femmes qui ont exercé pendant de longues
années des responsabilités familiales de valoriser
leurs compétences. Cette décision répond au voeu
exprimé par le Premier ministre lors de la
célébration de la journée des femmes, le 8 mars
dernier (pour en savoir plus, lire l'article d'actualité du 8
mars 2004).
Réconcilier parentalité
et emploi
Conformément aux termes de
l'accord national interprofessionnel intervenu le 1er mars 2004, une
disposition législative garantissant aux salariés
revenant d'un congé de maternité ou parental le
bénéfice d'un entretien professionnel sera
adoptée. Par ailleurs, les partenaires sociaux seront
invités à conclure des accords au niveau des branches
et des entreprises pour lutter contre les inégalités
qui demeurent au niveau des carrières et de la
rémunération. Il s'agit de : prévoir la
neutralisation des incidences du congé de maternité sur
la rémunération et sur la promotion des femmes ; se
fixer des objectifs de réduction de l'écart de
rémunération entre les hommes et les femmes. Une
disposition législative sera prévue à cet effet.
Développer la création
d'activités et les droits des conjoints
L'accroissement du nombre des
créations d'entreprises, à la suite des mesures de
dynamisation mises en oeuvre à la suite de loi sur
l'initiative économique, doit profiter aux femmes. Un objectif
d'augmentation de 10 points de la part des projets féminins de
création et de reprise d'entreprises a été
annoncé par le Premier ministre le 8 mars 2004. Un partenariat
affirmé entre les structures d'accompagnement et les
réseaux bancaires permettra ce saut quantitatif. Dans
l'artisanat et le commerce, les conjoints, qui sont très
majoritairement des femmes, restent le plus souvent dans une
situation juridique, économique et sociale très
précaire. L'obligation de choix d'un statut, la constitution
de droits propres en matière de retraite et l'accès
à un droit individuel à la formation et à la
validation des acquis de l'expérience permettront de rendre
les conjoints plus autonomes.
Une concertation avec les partenaires
sociaux sera engagée autour de ces propositions.
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