Thème au choix : " Les littoraux espaces attractifs " p 226-254
Thème obligatoire : " Les sociétés face aux risques
Etude de cas

Sujet : " La littoralisation des activités dans l'Océan Indien et le tsunami du 26 décembre 2004 "
Problématique.
Le tsunami du 26 décembre 2004 a ravagé à la fois les ports, les villes et les terres agricoles de populations asiatiques pauvres mais aussi les aménagements destinés aux touristes du monde entier. Cela pose la question des raisons de ces aménagements dans ces régions du Sud, des avantages que les populations peuvent en retirer et de l'absence de prise en considération des risques naturelles.
 
Objectif de cette étude de cas. Comprendre que l'aménagement du littoral est un des aspects de la Mondialisation mais que les conditions économiques locales expliquent la catastrophe humaine et économique.
Objectifs secondaires - Savoir respecter les consignes ; lire attentivement les questions. ; repérer dans un texte les informations pertinentes ; répondre avec le maximum de précision aux questions posées ; reporter sur une carte les informations données par un texte.
 
Premier exercice : le risque naturel.
1. Sur la carte, reporter, si possible, les lieux cités dans le texte I. Indiquez l'heure à laquelle ces lieux furent atteints par le tsunami.
 
Deuxième exercice : les activités du littoral
2. Relever dans les textes les informations sur les activités des populations du littoral. Regrouper ces activités dans un tableau. Quelles informations nous montrent la pauvreté de ces populations et le faible développement économique des pays du Sud ?
3. Relever dans les textes les différents aménagements destinés aux touristes du Nord. Quel était le paysage de ces côtes avant ces aménagements ? Relever dans le texte les explications à de tels aménagements. Pourquoi ce littoral est-il attractif pour le Nord ? Quelles sont les activités proposées aux touristes ? Quels avantages les populations du Sud en retirent-elles ?
 
Troisième exercice : du risque naturel à la catastrophe humaine et économique
4. Relever dans les textes et à partir du doc. 3 p 205, les risques naturels qui menacent ces littoraux.
5. Malgré ces risques naturels, les densités humaines sont de plus en plus importantes sur les littoraux, pourquoi ?
6. Quel est le bilan humain du tsunami, le bilan matériel, le bilan économique, le bilan financier ?
7. Quels faits montrent que ces pays du Sud n'ont pas eu les moyens de se préparer à ce risque naturel (types de constructions, infrastructures routières, hospitalières) et ne peuvent faire face aux problèmes ?
8.Dans les pays du Nord, le littoral est moins exposé aux risques naturels, pourquoi (pour répondre, lire la page 250, doc. 1 p 213)
 
Quatrième exercice : les échanges Nord Sud
9.Cet événement de l'actualité illustre certaines formes des échanges Nord-Sud, lesquels ? Pour répondre, reporte sur ta copie le tableau ci-contre et complète-le.
 

Le Nord apporte au Sud....

Le Sud offre au Nord ……

dans le domaine géographique

dans le domaine économique

dans le domaine humain

dans le domaine financier

dans le domaine technique

dans le domaine sanitaire

dans le domaine de l'information

Synthèse
Rédiger une synthèse montrant que les littoraux de l'Océan Indien sont attractifs, que le tourisme peut favoriser le développement économique des habitants du Sud mais présente aussi des aspects négatifs et qu'une grande partie de la population de ces pays continue à vivre dans des conditions difficiles
__________________________________________________________________________________________________________________
 
I - 26 décembre 2004, il est 0 h 58, au large des côtes de Sumatra …
Le 26 décembre 2004 à 0 h 58 GMT ou TU (7 h 58 min heure locale à Jakarta et Bangkok) a eu lieu au large de l'île de Sumatra (3,30° N / 95,78° E) un séisme sous-marin d'une magnitude de 9,0 sur l'échelle ouverte de Richter, d'après l'Institut géologique américain. L'épicentre fut localisé à 160 kilomètres à l'ouest de Sumatra, à une profondeur de 10 kilomètres. L'origine du séisme est liée à la rupture d'une zone de friction entre deux plaques, sur une longueur d'environ 100 kilomètres. Trente minutes après, l'île de Sumatra est frappée par un tsunami dont les vagues atteignent près de 10 mètres de haut. Parmi les premières terres touchées, on trouve les côtes des îles indiennes d'Andaman et de Nicobar, puis moins d'une heure après, c'est la Thaïlande, la Birmanie et le Bangladesh. En Thaïlande, les plages touristiques comme Phuket, Khao Lak ou Phi Phi, sont atteintes par les murs d'eau. Les secousses du séisme sont ressenties dans le sud du Bangladesh. Environ 2 heures après le séisme, le tsunami parvient au Sri Lanka. Plus de 800 kilomètres de côtes sont touchés. Peu après, l'Inde est touchée, notamment dans l'État méridional du Tamil Nadu. Des secousses sont ressenties à Singapour. A 4 h TU : les Maldives, la capitale Malé est inondée, 1 192 îlots aussi. Vers 7 h TU, le tsunami, très atténué, atteint la Somalie, la Tanzanie, le Kenya. Vers 9 h TU, l'île Maurice et la Réunion sont atteintes par des vagues qui n'ont fait que quelques dégâts mais aucune victime. Dans la journée, les aéroports internationaux de la région, à commencer par celui de Bangkok, sont pris d'assaut par des milliers de vacanciers étrangers qui tentent d'être rapatriés. Les gouvernements des pays européens se mobilisent pour porter assistance à leurs ressortissants. Vers 14 h 30 TU, les bilans, encore provisoires, font état de plus de 5.400 morts et de milliers de blessés.
 
 
II - Et le tsunami ravage les côtes …
Les îles indiennes d'Andaman et de Nicobar, situées non loin de l'épicentre, sont les régions les plus touchées. Le premier tsunami y a atteint les côtes sous la forme d'une vague de 15 mètres de haut, au sud des îles Nicobar. On estime à 7 000 le nombre de victimes pour ces deux seules îles, et à peu près autant de disparus. Les communications ont été coupées avec l'archipel du Nan Kauri, parmi lequel certaines îles ont été entièrement submergées ; 18 000 personnes y sont portées disparues. La base de l'Armée de l'air Indienne à Car Nicobar a été elle aussi sévèrement touchée, ce qui entrave le déploiement des secours dans cette région. Sur le territoire continental de l'Inde, c'est toute la côte est qui a été touchée par les raz de marée : on compte au moins 5 000 morts, et des milliers de blessés et sans abris. Dans la région du Tamil Nadu, la plus sévèrement touchée, il y a au moins 3 200 victimes. La plupart étaient des pêcheurs. Les hélicoptères de secours ne pouvaient pas se poser sur place dans les heures qui ont suivi le passage des tsunamis, les régions du Nagapattinam et de Cuddalore étant encore entièrement submergées. On dénombre déjà au moins 5 000 familles de pêcheurs disparues pour cette seul baie de Chennai. L'eau s'est également infiltrée dans le complexe nucléaire de Kalpakkam, dont le fonctionnement a été immédiatement stoppé. On ne rapporte aucun dommage ni fuites radioactives L'Armée indienne, la Marine et les garde-côtes ont été mis à contribution pour commencer les opérations de sauvetage et les livraisons de nourriture aux victimes. Le ministre de la Santé indonésien a confirmé l'estimation temporaire de 45 268 victimes. 9 000 personnes seraient mortes dans la capitale de province Banda Aceh et ses villes alentours, où les immeubles détruits par le séisme initial se comptent par douzaines. Ce chiffre n'inclut pas les victimes de la côte ouest de Sumatra. Pour la seule ville de Meulaboh à 160 kilomètres au nord de Aceh , un officiel a estimé le chiffre à 40 000, soit un tiers de la population de la ville. Le nord de Sumatra a été particulièrement touché, car le séisme y avait déjà fait des dégâts importants. Des centaines de milliers de personnes y sont sans-abri. La confirmation ne pourra se faire que lorsque les communications auront été rétablies : les lignes téléphoniques sont toutes coupées, la radio ne fonctionne plus. Dans les villes de la province d'Aceh, des personnes ont survécu au premières heures de l'après catastrophe en se nourrissant de noix de coco et en restant perchés sur les toits des constructions encore debout. Le nombre très important de cadavres représente un défi humanitaire et sanitaire, pour l'identification et l'enterrement rapide des morts. Un des besoins les plus urgents est l'acheminement de sacs en plastiques pour envelopper les corps.
 
III - La semaine d'après ….
Lundi 27 décembre. L'ONU chiffre à des milliards de dollars le coût des destructions ; la catastrophe va nécessiter la plus grande opération d'aide humanitaire de l'histoire de l'ONU. L'effort d'assistance se met en place : de nombreux avions transportant des vivres, des médicaments, des équipes médicales et de secours partent vers les zones sinistrées où le nombre de déplacés est très élevé. Le contact avec certaines îles très isolées reste difficile à établir.
Mardi 28. Dans toute la zone sinistrée, on procède à des enterrements massifs, par peur des épidémies. Les secours peinent à s'organiser, notamment en raison des difficultés à atteindre des régions, comme en Inde, aux Maldives, à Sumatra.
Mercredi 29. " Nous pourrions avoir au moins autant de morts de maladies transmissibles que du tsunami ", avertit l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Jeudi 30. La presse indienne accuse la bureaucratie d'avoir mal géré, le 26 décembre, les premières alertes au tsunami, perdant un temps précieux qui aurait permis de sauver des vies. L'Allemagne, la France et les Etats-Unis envisagent un moratoire ou une réduction de la dette de certains des pays touchés. Selon l'OMS, la catastrophe a fait jusqu'à cinq millions de déplacés.
Vendredi 31. L'Indonésie renonce à compter précisément ses morts. La moitié des 4.500 morts confirmés en Thaïlande sont des touristes étrangers, dont de nombreux suédois.
Samedi 1er janvier 2005. L'aide promise atteint 2 milliards de dollars.
Dimanche 2. Renforcement d'un gigantesque pont aérien vers Aceh. Selon l'Onu, plus d'un million de personnes à Sumatra et 700.000 au Sri Lanka dépendent de l'aide extérieure. Des hélicoptères américains évacuent des réfugiés de Sumatra. La France, chargée de coordonner les moyens européens de secours, dépêche son porte-hélicoptères Jeanne d'Arc.
Lundi 3. Préparation d'un système d'alerte aux tsunamis dans l'océan Indien. A Sumatra notamment, des sinistrés n'ont toujours pas été secourus. L'ONU annonce des dons record de 1,5 milliard de dollars.
Mardi 4. Selon l'Onu, au moins la moitié des 50.000 habitants de Meulaboh (Aceh) sont morts. Le bilan est officiellement d'au moins 145.000 morts dont 94.100 en Indonésie (Aceh, Sumatra), 30.196 au Sri Lanka, 9.571 en Inde et 5.046 en Thaïlande, dont environ la moitié d'étrangers selon Bangkok. L'OMS redoute dans l'immédiat les maladies diarrhéiques (dysenterie, typhoïde, choléra) ainsi que les affections respiratoires aiguës, suivies dans les semaines qui viennent par la malaria car l'eau stagnante favorise la prolifération des moustiques. Les pays d'Europe ont promis une aide de 436 millions d'euros.
 
IV - Le littoral, entre pêche et tourisme
 
Une publicité sur Internet .
" L'île de Phuket est actuellement l'un des meilleurs endroits au monde comme destination touristique ainsi que pour les investissement immobiliers. Le climat y est doux et agréable toute l'année. La Thaïlande bénéficie d'une grande stabilité politique. Les Thaïlandais sont accueillants, souriants et amicaux. Le tourisme y est en pleine progression. L'île bénéficie de 13 plages paradisiaques et aménagées. La sécurité est totale, pas d'agressions, et les vols y sont très rares, la police touristique est présente pour aider les vacanciers qui auraient des difficultés. Il n'y a aucune maladie tropicale (paludisme ou autre). Phuket est hors des routes des cyclones et n'a jamais connu de secousses sismiques. L'île possède 2 hôpitaux de niveau international, une garantie importante pour les vacanciers âgés. Les hôtels sont de toutes les catégories et adaptés à tous les budgets. Phuket Investissement réalise des ensembles immobiliers (hôtels, appartements, villas, etc…). Dans le cadre d'un investissement immobilier avec pour but la rentabilité locative, nous prévoyons une très forte rentabilité : un rapport annuel de 18 à 25 % [avec] 10 à 15 % d'augmentation annuelle du prix de l'immobilier ". Phuket Investissement, Patong Phuket 83150 Thaïlande
 
Phuket, " paradis " bon marché, craint pour son image.
" Dans l'île de Phuket et les provinces côtières du sud de la Thaïlande, le tsunami a fait près d'un millier de victimes, en majorité étrangères. A Patong, toute la zone du front de mer est dévastée : amas de tôles, bateaux éclatés, voitures retournées, vitrines éventrées. Ailleurs sur l'île, hôtels et restaurants recommencent pour certains à fonctionner, la vague ayant été plus faible. Si beaucoup sont partis ou cherchent à partir, certains touristes ont choisi de rester. Grâce au tourisme, la "perle du Sud" est l'une des provinces les plus riches du royaume ". De notre envoyé spécial Brice Pedroletti, Le Monde, 28 décembre. " Le groupe hôtelier Accor a annoncé, lundi 27 décembre, être sans nouvelles de plusieurs centaines de personnes au Sofitel Magic Lagoon Khao Lak, sur le continent, au nord de Phuket. Une porte-parole du groupe a indiqué à l'AFP qu'"une centaine" de survivants avaient été rapatriés à Bangkok mais qu'il était "très difficile d'avoir des informations" sur les autres occupants. L'hôtel, qui dispose de 319 chambres, comptait au moment du tsunami 350 clients, en majorité allemands, ainsi que 200 à 250 collaborateurs. Selon le groupe Accor, l'établissement a été frappé de plein fouet. Le séisme a "tout emporté" dans l'hôtel ". - (AFP.)
 
Repenser le tourisme, " Bangkok Post ", 30 décembre 2004
Jeff McNeely, le directeur scientifique de l'Union pour la nature a raison lorsqu'il affirme que le nombre élevé de victimes est dû à l'intrusion de l'homme sur le bord de mer [et à l'invasions des côtes par les] constructions, s'exposant aux flots. Si ce phénomène naturel a pris la forme d'un cataclysme, c'est parce que les hommes sont aujourd'hui installés dans des endroits où ils ne devraient pas vivre. Il y a cinquante ans, le littoral de l'océan Indien n'était occupé que par des pêcheurs et non par d'énormes infrastructures touristiques. La multiplication des hôtels et l'implantation d'élevages de crevettes et autres " projets de développement " ont provoqué la disparition des récifs coralliens et de la mangrove qui formaient protection naturelle contre les colères océanes. C'est ce qui s'est passé en Thaïlande, en particulier à Phuket. Nous devons tirer une leçon de ce qui s'est passé dimanche. Mais avant de faire quoi que ce soit, les secteurs public et privé doivent prendre conscience que l'exploitation de nos côtes à destination du tourisme peut se payer très cher [...].
 
Des cadavres par centaines à Banda Aceh, L'Evénement, lundi 27 décembre 2004.
Des centaines de cadavres sont alignés lundi à Banda Aceh, ville au nord de l'île de Sumatra. Ces corps, maculés de sang et de boue, attendent d'être identifiés. Ils ont été regroupés, souvent recouverts d'une bâche en plastique, devant un bâtiment de la Croix-Rouge indonésienne. La police indique qu'il y a là au moins 500 cadavres. Certains commencent à se décomposer. Les rescapés présents se couvrent le visage d'un morceau de tissu. " On trouve des corps partout dans la ville ", remarque un commissaire. Banda Aceh semble avoir été dévastée par une immense lame de fond, avec ses maisons pulvérisées, dont les planches disloquées flottent au milieu des rues. Il a fallu attendre 24 heures pour recevoir les premières images de cette zone à l'accès déjà restreint en temps normal. La région a subi de plein fouet la terrible secousse sismique de dimanche. Tout au long du rivage se succèdent des images de destruction : ponts arrachés, routes coupées, fragiles maisons de bois au toit de chaume éparpillées comme des allumettes, voitures projetées dans des rivières ou des ravins. Partout, des scènes de chaos. Ici, des animaux de basse-cour ou d'élevage errent effrayés au milieu des habitations détruites. Là, des bateaux de pêche tournent autour des débris flottants à la recherche d'éventuels survivants. Les morgues des hôpitaux n'ayant pas de capacité suffisante, les mosquées ont été mises à contribution. Les survivants ont tout perdu. En quelques secondes les rues de Banda Aceh ont été envahies par un mur d'eau, lui aussi de plusieurs mètres. Quant aux zones près de la mer, elles ont été littéralement balayées et rien ne subsiste.
 
 
L'appel au secours d'une organisation de pêcheurs sri lankais
" Chers amis, quelle tristesse de devoir annoncer en cette période de Noël que les gens vivant dans les zones côtières ont subi les assauts d'une tempête effroyable. Au Sri Lanka, plus de 300 000 familles sont déjà touchées et la plupart de leurs maisons ont été emportées par la mer. Bon nombre de pêcheurs sont en mer et on ne sait pas ce qu'ils sont devenus. Il est difficile d'obtenir des informations venant du Nord (région de Jaffna) car les lignes téléphoniques sont coupées. Sur la côte ouest, les routes sont totalement détruites, il y a des bateaux qui bloquent les routes et d'autres ont été projetés à des kilomètres. A Galle, le niveau de la mer s'est élevé d'une vingtaine de mètres et la mer a pénétré à plus d'1,5 km à l'intérieur des terres. Les villages de Duwa, Munnakkara et Pitipana sont touchés : c'est là que l'on trouve les plus grandes concentrations de population. Les maisons sont recouvertes de plus d'un mètre d'eau. Il est clair que plus d'un million de personnes sont touchées. Certains ont perdu la vie, d'autres leur maison, leur bateau, toute la richesse qu'ils avaient pu créer tout au long de leur vie, leurs animaux, leurs véhicules, ils ont tout perdu, les routes sont détruites. S'il vous plaît, aidez-nous de toute urgence ". Herman Kumara, président de NAFSO, secrétaire général du WFFP, Negombo, Sri Lanka.


  >>> page d'accueil